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Histoire de l'observatoire de Lyon
Tache solaire, observée le 7 septembre 1859.
I - LES ORIGINES
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490 : Les horloges de Gondebaud.
Le roi burgonde, qui réside à Lyon, obtient de Théodoric,
roi des goths, deux "machines marquant l'ordre des temps, sur les mouvements
du Ciel et des Astres". Il s'agissait d'un cadran solaire et d'une clepsydre
(horloge à eau). Ce sont les premières horloges installées
en Gaule.
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La longue éclipse médiévale.
La disparition de l'Empire Romain laisse la place libre à l'influence
morale de l'Eglise; la Science doit se plier aux raisons théologiques,
le symbolisme l'emporte sur les faits. La Terre redevient plate, est réinstallée
au centre de l'Univers : toutes les découvertes des grecs des VI-IVe
siècles avant J.-C. sont refoulées, mais non perdues; l'empire
musulman a recueilli, et fait fructifier, l'héritage grec. Dans
l'Occident chrétien, ce n'est que vers l'an 1000 que des frémissements
annoncent le retour du pur raisonnement scientifique, et vers le XIVe siècle
que commence réellement à se faire la séparation des
domaines de la découverte et de la révélation.
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1306 : La Confrérie de la Trinité.
Il s'agit d'une association de laïcs qui se forme cette année-là,
et achète une grange, des vignes et des pâturages près
du port du Rhône, au bout de la rue Neuve. De telles confréries
sont fréquentes à cette époque; ce sont des sortes
de sociétés de secours mutuel. Celle-ci présente une
importance toute particulière pour l'Astronomie à Lyon, comme
on le verra plus tard.
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1383 : Les horloges de la Cathédrale Saint-Jean.
Dès cette époque, la cathédrale comporte deux
horloges, une à l'extérieur, l'autre à l'intérieur
: la "petite horloge", qui est l'horloge astronomique. On en trouve des
traces écrites dès 1379, et le premier document daté
la citant sans amibiguité est de 1393 : le chanoine Pierre la Palud
demande à être enterré entre l'horloge et la chapelle
Saint-Jean. On ignore en fait l'origine et la date de construction de cette
horloge astronomique qui semble être une des plus anciennes d'Europe,
et donc du monde (celle de Salisbury date de 1380; celle de Strasbourg
est citée encore un peu plus tôt -1352- dans des textes, mais
cette horloge originelle a été remplacée en 1574;
l'appareil actuel ne conservant rien de ce dernier mécanisme, alors
que celui de l'horloge de la cathédrale Saint-Jean contient encore
des pièces extrêmement anciennes).
II - LES MEDECINS-ASTROLOGUES DE LA RENAISSANCE
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Médecine et Astrologie.
Au XVe siècle, on n'imaginait pas un médecin soignant
un malade sans prendre en compte les données astrologiques du moment,
et le thème astral de son patient. Aussi les connaissances astrologiques
faisaient-elles partie des acquis de toute formation médicale; un
médecin était ainsi, nécessairement, un astrologue.
Mais c'était un astrologue qui, en principe, s'interdisait de faire
des "jugements" (que nous appelons aujourd'hui prédictions). Certains
se laissaient toutefois entraîner, et, séduits par la perspective
de gains faciles, tenaient plus ou moins ouvertement boutique "d'astrologie
judiciaire". Ils s'exposaient alors aux foudres de l'Eglise, qui ne tolérait
pas que l'on chasse ainsi sur son domaine réservé!
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1419 : Première foire de Lyon.
C'est le Dauphin, futur Charles VII, qui accorde ce privilège.
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1447-1459 : Louis de Langle, astrologue
Espagnol établi à Lyon, il a plusieurs fois le roi Charles
VII comme client. Il était ouvertement astrologue judiciaire, et
ses jugements portaient sur les domaines les plus variés, comme
celui-ci : "...l'année 1448 connaitra une grande abondance de vin,
telle qu'on n'en aura pas connu de semblable depuis longtemps, mais la
qualité sera si mauvaise qu'on ne trouvera personne pour en acheter..."
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1473 : Barthélemy Buyer imprime le premier livre lyonnais.
C'est en tout cas le premier qui soit daté : le Compendium Lotarii.
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1488-1499 : Simon de Pharès, savant et astrologue.
A la mort de son protecteur le duc de Bourbon, il s'établit
à Lyon, où il trouve qu'il fait bon vivre. Il achète
une maison rue Saint Georges, et s'y installe ce qui était à
l'époque une somptueuse bibliothèque : "J'y accoutrai une
étude en laquelle je mis deux cent volumes de livres, les plus singuliers
que je puisse trouver et avoir, et la décorai en manière
que l'on venait la voir par plaisir." A cette époque, Astrologie
et Astronomie ne se distinguaient pas clairement, et Simon est bien un
savant de son temps. Cette bibliothèque, à une époque
où le savoir est suspect, lui vaudra bien des ennuis...
Un jour de Toussaint 1490, le roi Charles VIII vient le voir, l'apprécie,
revient plusieurs jours écouter ses "jugements". Le roi parti, l'Archevéché
de Lyon le condamne pour son activité d'astrologue. Il est emprisonné,
jugé, condamné, sa bibliothèque est confisquée.
Il fait appel, fait intervenir le roi lui-même. La magistrature s'en
soucie comme d'une guigne, et, après réexamen de ses livres,
confirme la condamnation...
L'affaire ne se terminera quand même pas trop mal pour lui, car
il semble qu'il ait pu récupérer une bonne partie de sa précieuse
bibliothèque. Il s'est même permis de publier des lettres
incendiaires contre ses juges, où il leur souhaite tout bonnement
d'être écorchés vifs!
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1510 : Le premier Collège de la Trinité.
Cette année-là, les Confrères de la Trinité
ouvrent des classes pour leurs enfants, dans la grange qu'ils possèdent
au bord du Rhône; c'est un événement considérable
: pour la première fois à Lyon s'ouvre un établissement
laïc d'enseignement. Il passera sous la tutelle de la ville en 1527,
et le Consulat (l'administration locale de l'époque) le défendra
tant qu'il pourra contre l'Eglise; celle-ci tolère difficilement
qu'une partie de l'éducation lui échappe, et n'aura de cesse
qu'elle récupère cette brebis égarée!
Ce sera chose faite en 1565 : les idées nouvelles circulent,
certes, mais il est encore trop tôt pour espérer échapper
à l'éducation religieuse; les échevins doivent s'incliner,
et laisser le collège aux Jésuites...
Le Collège de la Trinité vers 1550 :
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5 Avril 1528 : Passage d'un bolide au-dessus de Lyon.
C'est l'occasion de descriptions merveilleusement imagées, comme
celle que l'on peut lire sous la plume de G. Paradin (Histoire de Lyon,
1573, réédité par Horvath en 1973). Bien entendu,
on attribue à ce météore la paternité de toutes
les calamités du moment.
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1532 - 1535 : Rabelais exerce la médecine à l'Hôtel-Dieu
de Lyon.
Il vient d'être nommé médecin de "l'Hôtel-Dieu
de Notre Dame de Pitié du Pont du Rhône", où il va
faire preuve d'un réel souci de l'amélioration des conditions
de vie des malades. Il y passera 28 mois, malheureusement largement ébréchés
par un voyage en Italie avec le Cardinal Du Bellay et diverses absences
non motivées qui entraineront son renvoi!
Comme tout médecin de l'époque, il est astrologue, et
produit même trois almanachs, où il se refuse vigoureusement
à toute prédiction; ou alors, c'est sur un mode humoristique
irrésistible : "Cette année, les aveugles ne verront que
bien peu, les sourds oïront assez mal; les muets ne parleront guère;
les riches se porteront un peu mieux que les pauvres, et les saints mieux
que les malades. Vieillesse sera incurable cette année à
cause des années passées..."
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31 Juillet 1539 : Les ouvriers imprimeurs se mettent en grève.
Lyon est une ville d'imprimeries très réputées,
où l'activité est sans cesse croissante. Les ouvriers, surexploités
par les artisants qui ne veulent pas refuser de commandes, se mettent en
grève. C'est la première d'une très longue série...
Il faut savoir que l'horaire normal d'un ouvrier fondeur de caractères,
par exemple, est tout simplement 5h-20h. Les heures supplémentaires
sont donc assez mal vécues!
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1561 - 1590 : François Giuntini, astrologue de Marie de Médicis.
Florentin établi à Lyon, il fait ouvertement profession
d'astrologue judiciaire, et y réussit suffisamment bien pour s'attirer
les faveurs de Marie de Médicis. On sent l'approche du XVIIe sième
siècle, où l'engouement des puissants pour l'astrologie atteindra
des proportions incroyables.
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30 Avril 1562 : Le Baron des Adrets s'empare de Lyon.
Les troupes protestantes du terrible baron investissent le Groupe Cathédral,
abattent les statues, et saccagent l'horloge astronomique.
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1563 : L'année commence au 1er Janvier.
C'est un décret de cette année, mais c'est vers 1567
que cette réforme sera effectivement appliquée. De l'ancien
Nouvel An nous resteront les faux cadeaux du 1er Avril...
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1598 : Hugues Levet répare l'horloge astronomique.
Il se fait aider par Nicolas Lippius, de Bâle; ce dernier, selon
certaines sources, n'aurait d'ailleurs fait que "racoustrer le coq", selon
d'autres, il serait le mathématicien qui aurait fait les calculs
astronomiques proprement dits, pour lesquels Levet ne se sentait pas compétent.
Quoi qu'il en soit, c'est le nom de Lippius qui est resté à
la postérité comme celui du créateur de l'horloge,
ce qui semble très excessif! Le mécanisme était en
panne depuis 1572.
III - LE RETOUR DE LA RAISON :
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1604 : Apparition de l'enseignement de l'Astronomie à Lyon.
Cette année-là, les Jésuites du Collège
de la Trinité mettent explicitement au programme des cours d'Astronomie;
c'est une première pour un établissement d'enseignement lyonnais.
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1618 - 1694 : Gabriel Mouton, prêtre et astronome.
Ce religieux, protégé de Camille de Neufville de Villeroy
(Archevêque et gouverneur de Lyon après avoir été
curé d'Ainay à cinq ans...), est d'abord vicaire puis pérpétuel
et prébendier de Saint-Paul à Lyon. Mathématicien
et astronome de grand talent, il fait de très nombreuses observations
de latitude, de diamètres du Soleil et de la Lune.
Il est le premier physicien à proposer la définition
d'un étalon universel de longueur basé sur la dimension du
globe terrestre : la "virgula geometrica", définie comme la soixante-millionnième
partie d'un degré de latitude, soit environ 2 de nos millimètres.
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12 Octobre 1621 : Un météore extraordinaire au-dessus
de Lyon.
Ce phénomène est observé dans tout le royaume,
en fait. On lira avec intérêt et amusement la description
fabuleuse de l'époque dans le tome 5 des "Vieilles chroniques de
Lyon" d'A. Champdor.
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1658 : Louis XIV loge à Bellecour.
Venu à Lyon dans le cadre de la négociation en vue des
épousailles avec Marguerite de Savoie, le Roi s'en soucie comme
d'une guigne, et fleurette sous les tilleuls de la place avec Marie Mancini,
nièce de Mazarin!
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1660 : Le nouveau Collège de la Trinité.
On termine cette année-là la reconstruction du Collège.
Il prend l'aspect que nous connaissons aujourd'hui au Lycée Ampère,
à l'exception de la tour de l'Observatoire, plus tardive. Les plans
en ont été dressés par l'architecte de l'ordre des
Jésuites, le Père Martellange.
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1660 : Guillaume Nourrisson répare l'horloge astronomique.
Encore une restauration, mais celle-ci est très importante.
Nourrisson transforme complètement l'aspect de l'horloge, en ajoutant
toute la machinerie extérieure (les automates) que l'on connaît
aujourd'hui, et le cadran ovale des minutes avec son aiguille extensible.
L'horloge astronomique :
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XVIIe - XVIIIe : Les Jésuites observent le ciel.
L'activité est très importante; les observations, jusqu'à
la création de l'Observatoire du Collège, se font souvent
Place des Terreaux. Les Jésuites observent seuls, ou, occasionnellement,
avec les astronomes parisiens "descendus en province" pour les nombreuses
campagnes liées à la mesure de la France à cette époque
: les Cassini, La Hire.
Les observateurs successifs, jusqu'à la Révolution, seront
les pères Hoste, Duclos, Saint-Bonnet, Tallandier, Fulchiron, Fabri,
Meynier, Dumas, Béraud, puis les Oratoriens Lefèbvre, Gerzat,
et le laïc Crozet.
En 1705, par exemple, l'Observatoire occupe quatre religieux sous la
direction du P. Tallandier.
IV - LA SCIENCE TRIOMPHANTE :
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1701 : L'Observatoire du Collège de la Trinité.
Il est l'oeuvre du Père de Saint-Bonnet, qui y laisse sa vie
: la corde d'un grue se détache, le frappe, le jette à bas
de l'échaffaudage où il était monté pour guider
les ouvriers. Il meurt quelques jours après. Le Père Tallandier
le remplace et achève la construction. Cette tour carrée
est immédiatement jugée assez laide par les lyonnais, et
on considère plutôt qu'elle défigure le Collège,
déjà pas très élégant...
A partir de cette date, grâce à cette nouvelle installation,
les observations vont encore s'intensifier.
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1701 : Les globes de la Guillottière.
A cette époque, le Père Grégoire, Henri Marchand
dans le civil, est au couvent du tiers-ordre de Picpus, à la jonction
de la Grande Rue de la Guillottière et de la route de Vienne. Il
construit deux globes colossaux, de près de deux mètres de
diamètre, représentant l'un la Terre, l'autre le Ciel. Après
bien des péripéties (dont le bombardement de 1793 qui laissera
des traces sur l'un d'eux) ces deux globes seront transférés
à la bibliothèque de la Ville. Un seul est aujourd'hui connu
: le globe terrestre, exposé à l'entrée de la salle
régionale à la bibliothèque de la Part-Dieu; ce globe
est célèbre parce qu'on y a représenté les
sources du Nil, à peu près où il faut, bien longtemps
avant leur découverte.
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1711 : L'année des catastrophes.
Le XVIIe siécle et les périodes adjacentes sont tristement
connus pour l'exceptionnelle rigueur de leurs hivers; le Rhône gèle
régulièrement pendant la mauvaise saison. Une année,
il reste même pris trois mois pleins, avec 1m70 de glace! Les deux
fleuves gelés servent d'ailleurs de voies de communications, et
sont couverts de charrettes. Qui dit glaces dit débâcle, ponts
emportés, inondations... Celle de 1711 est particulièrement
sévère : le Rhône et la Saône mèlent leurs
eaux sur la place Bellecour!
Aux catastrophes naturelles s'ajoutent les accidents de la circulation,
déjà : le 11 Octobre, les lyonnais reviennent en masse de
la Fête des Insultes, à Saint-Denis de Bron. Au cours de cette
journée, fort prisée, on pouvait sans risque dire n'importe
quoi à n'importe qui! Cette soupape de sécurité sociale
allait bientôt s'avérer fort insuffisante, mais en attendant,
elle divertissait puissants et misérables. Le flot des passants
se presse sur le Pont du Rhône (le pont de la Guillottière);
arrive en sens inverse le carrosse de Mme. de Servient, qui se rend dans
sa propriété de la Part-Dieu, d'autres véhicules s'ajoutent
à l'embouteillage; pour couronner le tout, un sergent de ville décide
de tirer profit de cela et ferme les portes pour pouvoir exiger un péage!
Bilan : 238 personnes mourront écrasées dans la cohue, plus
toutes celles qui sont tombées dans le Rhône et que l'on n'a
jamais retrouvées; quand au sergent Belair, il sera rompu vif...
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1732 - 1807 : Lalande.
Né à Bourg-en-Bresse, Jérôme Le Français
n'est sans doute pas un modèle de modestie : n'écrira-t-il
pas plus tard : "Cette année, qui est celle de ma naissance, est
remarquable pour l'astronomie..." En 1751, il décide d'ailleurs
de s'appeler de La Lande, ce qui fait quand même moins peuple. Prudemment,
en 1793, il revient à un patronyme moins voyant : Lalande, tout
simplement...
Sa vocation naît en 1748 : élève du Collège
de la Trinité, il y observe une éclipse de Soleil avec le
Père Béraud.
Observateur infatigable, ardent défenseur de l'Astronomie et
des Observatoires, travailleur acharné, Lalande fera beaucoup pour
l'Astronomie, sur laquelle il exercera une profonde influence. Sa disparition
sera une véritable catastrophe pour toute l'observation astronomique
en France, qui s'étiolera jusqu'au renouveau de la fin du XIXe siècle.
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1735 : Les grandes expéditions pour la mesure de la Terre.
Depuis la mise au point par Picard de la méthode de triangulation
géodésique inventée par Snellius, on sait mesurer
la Terre. En 1735, deux expéditions partent l'une à l'Equateur,
l'autre au Cercle Polaire, pour tenter de résoudre le problème
de l'aplatissement du globe terrestre : ressemble-t-il à une citrouille
ou à une noix de coco ? Ce sera une citrouille, pour le grand triomphe
de Newton qui l'avait prédit.
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1762 : L'expulsion des Jésuites.
Ce sont les Oratoriens qui reprennent le Collège de la Trinité.
Ils étaient très impopulaires à Lyon : la rumeur publique
les accusait par exemple de disséquer des enfants! Les Jésuites,
eux, ont le soutien de la population; leur expulsion du Collège
se heurte d'ailleurs à une résistance populaire assez ferme.
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1765 - 1769 : La méridienne de la Place des Cordeliers.
La Ville de Lyon était depuis fort longtemps propriétaire
de ce qui est aujourd'hui la place des Cordeliers, ancien cimetière
du couvent dont on n'avait conservé que la grande croix de pierre.
En 1765, celle-ci menace de tomber, et on la remplace par une colonne de
21 m due à l'architecte Bugnier; une fontaine est installée
dans le socle. En 1768, le sculpteur Jayet la couronne d'une statue de
la muse Uranie (muse de l'Astronomie) dont on raconte qu'elle avait été,
en fait, oubliée au fronton de l'Opéra! Enfin, en 1769, pour
honorer cette neuvième muse, mais aussi pour donner l'heure aux
lyonnais, on décide d'installer un cadran solaire (une "méridienne")
aux pieds d'Uranie. C'est l'architecte Terrier qui est chargé de
l'opération. Il raconte lui-même qu'il a bien du mal à
régler ce cadran : "pendant plus de trois mois, il m'a fallu monter
fréquemment nuit et jour sur la colonne pour y faire des observations
et vérifier mes opérations". Malgré cela, la méridienne
des Cordeliers accusera toujours un retard d'une à deux minutes!
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1770 : P. Charmy répare l'horloge astronomiquede Saint-Jean.
On lui attribue le suisse qui tourne dans la galerie supérieure...
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1783 : Un bâteau à vapeur à Lyon.
Le 15 Juillet, Jouffroy d'Albans remonte la Saône pendant un
quart d'heure à bord de son Pyroscaphe : la navigation à
vapeur vient de naître...
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1784 : La Montgolfière aux Brotteaux.
Après quelques essais infructueux qui ont fait languir les astronomes
à leur lunettes (ils étaient chargés de calculer la
hauteur atteinte par l'aéronef), le ballon s'élève
enfin le 19 Janvier. Le spectacle était recherché : les Oratoriens
du Collège de la Trinité, par exemple, vendaient des places
qui permettaient d'assister au départ depuis les baies de la bibliothèque!
La presse s'émerveille de la présence d'UNE aéronaute
: Madame Tible, lyonnaise, épouse d'un fabricant d'automates.
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1789 : L'orage gronde.
Pendant que la bourgeoisie, le clergé et la noblesse occupent
ainsi le temps, et philosophent de concert sur l'accélération
du progrès, la misère ouvrière est effroyable à
Lyon. Les émeutes se succèdent, réprimées dans
le sang. Donnons un seul exemple de la justice de l'époque : le
6 Mars 1772, le Lieutenant Criminel de la Sénéchaussé
de Lyon condamne à la peine capitale Antoinette Toutan; elle avait
volé vingt-huit serviettes à l'Auberge du Palais-Royal...
V - LA REVOLUTION :
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1790 : Dissolution de la Confrérie de la Trinité.
Toutes les associations para-religieuses, comme les confréries,
sont dissoutes, et en particulier la très ancienne Confrérie
de la Trinité. Elle n'avait d'ailleurs plus d'activité, si
ce n'est l'organisation épisodique d'un bal...
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1793 : Destruction de l'Observatoire lors du siège de Lyon.
Les Oratoriens du Collège, comme on s'en doute, n'ont pas de
raison de soutenir la cause révolutionnaire. Lorsque l'armée
des Conventionnels vient faire le siège de Lyon, ils apportent leur
soutien actif aux forces lyonnaises "rebelles". Du haut de la tour de l'Observatoire,
ils observent les mouvements des assiégeants, pour le plus grand
profit du gouverneur de la place. Un canon est même installé
sur la plateforme, ce qui amène un bombardement en règle
du Collège de la Trinité; Selon d'autres sources, sans doute
plus proches des religieux, un drapeau blanc, hissé sur la tour
en signe de reddition, aurait été interprété
comme un symbole royaliste. Quoi qu'il en soit, le résultat est
le même : l'Observatoire est détruit, le plafond crevé,
les croisées volatilisées, le matériel détérioré.
Après la prise de la ville, le Père Lefèbvre est chassé
de son établissement, d'où il a bien des difficultés
à évacuer les instruments qu'il a payés de ses deniers.
Ceux qu'il n'emporte pas sont évacués sur Paris où
ils sont plus ou moins distribués "à des citoyens méritants".
Les débris du Cabinet de Physique du Collège, que l'on disait
très riche, sont rassemblés à la Maison Saint-Pierre
(ex-Palais du même nom).
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1793 : Par la volonté de la Convention Nationale, Lyon n'est
plus!
On ne donne pas dans la nuance : Lyon doit être presque entièrement
détruite, son nom effacé des cartes. L'ensemble des quelques
maisons de patriotes méritants que l'on laissera debout doit s'appeler
Ville-Affranchie!
Plus tard changé en Commune-Affranchie, le nom de la ville (finalement
restée debout) redeviendra Lyon un an plus tard. Le Collège
de la Trinité, qui s'appelait à l'époque Collège
Louis-le-Grand, devient le Collège de l'Egalité. Il abritera,
quelques années plus tard, l'Ecole Centrale (les Ecoles Centrales
départementales créées à cette époque
étaient les précurseurs de ce qui deviendra plus tard les
lycées) et le Prytanée, dévolu à l'éducation
des enfants pauvres.
On fait la chasse aux emblèmes royaux sur les monuments; pour
son malheur, le dôme de l'horloge astronomique de Saint-Jean est
décoré de fleurs de lys et de couronnes comtales. On détruit
cette décoration, et le dôme par la même occasion :
les très antiques rouages de fer vont rester jusqu'en 1992 exposés
à la poussière.
VI - LE XIXe SIECLE, JUSQU'A LA CREATION DE L'OBSERVATOIRE A SAINT-GENIS-LAVAL :
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1808 : Naissance du Lycée Ampère.
C'est le nouveau nom que prend le vénérable Collège...
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1817 : Rétablissement de l'Observatoire.
L'insistance de François Clerc, professeur au Lycée et
Directeur de l'Observatoire, finit par porter ses fruits : la municipalité
commence (très progressivement!) à faire quelques réparations
dans les ruines de ce dernier; on commence cette année-là
par refaire le toit...
Clerc est un esprit de grande envergure. Voici par exemple ce qu'il
dit, avec beaucoup de clairvoyance, de l'anneau de Saturne : "Supposons
plusieurs corps ou planètes, toutes très près les
unes des autres, et se mouvant dans le même plan : ne nous présenteraient-elles
pas la forme d'un anneau ? "
Ce grand savant est très apprécié des élèves
du Lycée, comme le rappelle Quinet : "Le professeur de philosophie,
abbé disert du XVIIIe siècle, aimable et élégant,
ne devait pas s'écarter du manuel latin dit Philosophie de Lyon,
où sont réfutées toutes les idées des penseurs
modernes. Cet enseignement désuet durait deux ans. Beaucoup d'élèves
abandonnaient au bout de la première année pour suivre les
cours professés par deux vrais savants, Chachuat et Clerc, ce dernier
successeur et ami d'Ampère, aussi distingué par sa méthode
que par sa science."
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1832 : Le premier observatoire de Fourvière.
Il est élevé par Gouhenaut, peut-être dans la tour
carrée construite en 1830; la dotation originale est d'un télescope
de 200 mm et d'une lunette de 150 mm.
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1840 : La grande inondation et la Commission Hydrométrique.
Pendant tout le mois de Novembre, le centre de Lyon est sous les eaux;
600 maisons s'écroulent! On crée alors la Commission Hydrométrique,
plus tard transformée en Commission de Météorologie,
laquelle sera chargée à la fin du siècle de mener
la prospection pour le choix du site du nouvel observatoire...
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1867 : Lettre de Ch. André pour l'établissement d'un observatoire.
Pour la première fois apparaît le nom de Charles André,
futur Directeur du (futur) nouvel Observatoire de Lyon. Astronome à
Paris, il écrit au Préfet du Rhône pour demander le
rétablissement d'un enseignement de l'Astronomie à la Faculté,
et la construction d'un observatoire moderne.
En attendant, et à sa demande, tous les instruments d'astronomie
encore au Lycée Ampère, soit bien peu de chose, sont transférés
dans un local du Palais Saint-Pierre, où se trouve désormais
ce qu'on appelle "l'Observatoire de Lyon". Une petite coupole est édifiée
sur le bâtiment, au-dessus de la rue de l'Impératrice (actuelle
rue E. Herriot).
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1873 : Création de la Commission de l'Observatoire.
Plus ou moins tirée de la Commission Météorologique,
elle est chargée par le Maire d'étudier le projet de rétablissement
d'un observatoire à Lyon. Les motivations sont, à ce moment,
assez clairement économiques : études météorologiques,
détermination de l'heure, même si l'astronomie est évidemment
présente. Ceci sera une future pomme de discorde entre Charles André,
peu intéressé par la météo, et Adrien Lafon,
professeur d'astronomie à la Faculté des Sciences de Lyon,
pour qui cette activité semble une mission essentielle. A ce stade,
Ch. André, parisien, ne fait pas partie de la Commission, alors
qu'A. Lafon en est un membre influent.
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1874-1877 : L'Observatoire sera-t-il construit à Sainte-Foy-lès-Lyon ?
C'est en tout cas la recommandation de la Commission. Mais il faut
se dépêcher : depuis que l'on parle de l'Observatoire, le
prix des terrains monte en flèche! Il faudra exproprier.
Sur ces entrefaites, Ch. André lance une grande offensive pour
que l'Observatoire soit construit à Saint-Genis-Laval; le lieu est
plus accessible, nettement moins cher, et la météo y est,
dit-il, bien meilleure, une des plus favorables de France en fait. L'affirmation
fait un peu ricaner la presse; sans doute est-elle à mettre sur
le compte de son manque de connaissance de la région! Il se fait
appuyer de Paris par le célèbre Commandant Perrier qui avance
un argument décisif : l'Etat participera aux frais, à condition
que l'on choisisse Saint-Genis! Il va sans dire que le Conseil Municipal
est très sensible à cette remarque, et ceci emporte la décision...
Comment Perrier connaissait-il Saint-Genis-Laval ? En fait, le Dépôt
de la Guerre possédait là un petit poste d'observation, avec
une lunette installée juste sur le site du futur observatoire. Cette
lunette allait disparaître, car tout le sommet de la colline de Beauregard
allait être nivelé à trois mètres en-dessous
du niveau initial.
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11 Mars 1878 : Création de l'Observatoire de Lyon à Saint-Genis-Laval.
Le décret est signé du Président Mac Mahon, et
Charles André est nommé Directeur de l'établissement.
Voici quel sera le coût (prévu / finalement dépensé)
de l'opération, étalée sur une dizaine d'années
:
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Ville de Lyon : 30 000 F / 232 000 F
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Département du Rhône : 45 000 F / 45 000 F
-
Etat : 61 500 F / 58 000 F
On ne sera pas surpris de voir que l'Etat s'en sort à son avantage...
Des annexes sont crées au Parc de la Tête d'Or (où
on peut toujours voir le bâtiment d'époque, pas très
loin de l'ancienne fosse aux ours), à Ampuis, et au Mont Verdun.
-
Les hommes, les moyens, les travaux du nouvel observatoire.
-
Les hommes :
Tout au début, ce sont Charles André, Charles Gonnessiat
et Emile Marchand qui assurent la mise en place et les premières
observations. Vont ensuite venir les rejoindre Michel Luizet, Georges Le
Cadet et Joseph-Noël Guillaume. Ceci pour ne citer que les principales
figures de cette époque. On notera l'absence de personnel féminin,
correspondant aux moeurs du moment. Cette absence ne durera pas : sous la
direction de J. Mascart, une pléthore de jeunes "esclaves" féminines
vont venir assurer les tâches de routine : calculs, assistance nocturne
aux observateurs, etc... Recrutées en général parmi
les auditeurs du cours d'astronomie à la faculté, beaucoup
ne feront qu'un court passage; d'autres resteront, comme Marie Bloch ou
Callixtina Bac.
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Les moyens :
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1879 : Transfert des instruments du Palais Saint-Pierre à Saint-Genis.
Il est assez surprenant de constater qu'aucun instrument d'observation
digne de ce nom ne figure à l'inventaire que l'on dresse à
cette occasion!
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1879 : Construction du pavillon météorologique.
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1879 : Construction de la salle du petit méridien.
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1880 : Construction du bâtiment de l'administration et de la maison
du Directeur.
Selon l'usage de l'époque, la maison directoriale est un peu
plus grande que le bâtiment de l'administration, qui pourtant regroupe
tous les services, la bibliothèque, les bureaux et les logements
des astronomes résidents !
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1880 : Fin de l'installation du grand méridien Eichens.
Cet instrument est un don du célèbre mécène
Bischoffsheim, à qui l'astronomie française doit bien d'autres
instruments. Il est hélas actuellement en dépôt à
Paris, au Musée de La Villette, à qui l'a prêté
(cédé ? ) un des directeurs lyonnais.
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1881 : Mise en service du petit équatorial Brunner de 160mm sous
sa coupole.
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188 ? : Mise en service du petit équatorial Eichens de 160mm sous
sa coupole.
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1882 : Creusement de la grande galerie souterraine.
Elle est destinée par Ch. André à des expériences
d'optique instrumentale.
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1885-1887 : Construction du grand équatorial coudé de
350mm sous abri roulant.
Ce magnifique instrument allait s'avérer plus esthétique
qu'efficace, comme tous ses frères; les documents d'époque
attestent de la difficulté de mise au point de cette formule, comme
des limitations dues à sa complexité optique. Les astronomes
lyonnais en tireront néammoins d'innombrables observations, des
surfaces planétaires aux positions d'étoiles doubles, pendant
plus de cinquante ans.
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1886 : Construction du pavillon du magnétisme.
Afin de remplacer le laboratoire installé au sous-sol du pavillon
météo, où les instruments étaient soumis à
trop d'influences parasites, on établit dans le parc ce petit édifice.
Il est construit dans les règles de l'art : sans utilisation d'aucune
parcelle de fer...
Une vue de l'Observatoire vers 1890
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Les travaux :
Ils sont conformes aux standards de l'époque, et comportent
des observations méridiennes, des déterminations de positions
d'étoiles doubles, des observations de planètes, comètes,
de la surface solaire. S'y ajoutent l'étude de divers effets instrumentaux,
les relevés météorologiques, l'étude du magnétisme
terrestre. Les prévisions météo sont inscrites à
la craie sur un tableau, place des Terreaux, pour le plus grand profit
des lyonnais; déjà, on plaisante beaucoup sur la validité
de ces pronostics!
A partir de 1884 apparaît une nouvelle et très importante
activité : l'Observatoire est chargé, grâce aux observations
méridiennes, de déterminer l'heure exacte, et de la transmettre
à la ville de Lyon au moyen de signaux électriques. De nombreux
cadrans, installés un peu partout dans la ville, reçoivent
ces signaux, et donnent ainsi l'heure aux lyonnais...
Dès le début, une activité de vulgarisation scientifique
est entretenue, avec des conférences occasionnelles dans l'une ou
l'autre salle lyonnaise.
VII - JUSQU'A LA GRANDE GUERRE :
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1886 : La lunette de Bellecour.
La construction de l'Observatoire a donné des idées à
certains, et un montreur de merveilles célestes officie sur la place
avec sa lunette.
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1887 : Le second Observatoire de Fourvière.
Il est créé cette année-là dans le cadre
de la Faculté Catholique; Georges Onofrio en est le premier Directeur.
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1888 : E. Marchand découvre les relations Soleil-Terre.
En étudiant le magnétisme terrestre, et en rappochant
ses observations de celles de la surface solaire faites également
à Saint-Genis, cet astronome lyonnais met pour la première
fois en évidence la relation entre les taches solaires et les perturbations
du champ magnétique de la Terre.
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1892 : L'épopée de l'Espérance.
Intéressé par les effets de l'électricité
astmosphérique, Ch. André demande à l'aéronaute
lyonnais Pompéïen Piraud de réaliser avec lui et G.
Le Cadet une ascension en ballon. Divers problèmes techniques, une
météo défavorable, vont transformer cette expédition
en cauchemard, et le ballon (assez mal baptisé "l'Espérance")
finit par s'écraser à Châtillon sous Chalaronne. Pompéïen
Piraud est grièvement blessé, le Directeur de l'Observatoire
de Lyon a plusieurs fractures, et toute l'affaire se terminera même
au tribunal : l'un accuse son passager d'avoir, par ses fâcheuses
réactions, aggravé l'accident, l'autre pense que son pilote
a fait preuve d'un grave manque de préparation !
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1894 : La maison Château répare l'horloge astronomique.
Il n'y en aura pas d'autre avant un siècle.
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1894 : Le tramway et le magnétisme.
En Octobre, la ligne de "tramevet" électrique Lyon-Oullins est
prolongée jusqu'à Saint-Genis-Laval. Ceci va hélas
perturber les mesures absolues du champ magnétique terrestre jusqu'à
les rendre impossible...
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1911 : La TSF à l'Observatoire.
Elle est employée à la réception des dépêches
météo qu'expédie l'émetteur de la Tour Eiffel,
et aussi des signaux horaires. Ce service national va mettre fin à
l'activité horaire de l'Observatoire; désormais, l'heure
de Lyon sera l'heure de toute la France...
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1912 : Décès de Charles André.
Le Directeur-Fondateur est remplacé par le terrible (par son
caractère!) Jean Mascart; tout le monde connaît cette illustre
famille, sans le savoir, car elle a servi de modèle à Christophe
pour l'astronome Scarmat qui apparaît dans les aventures du savant
Cosinus! J.-N. Guillaume, passionné entre les passionnés,
est toujours là : le jour, il observe la surface solaire, la nuit
il observe les planètes, et, pour le cas où il aurait un
moment de libre, il a installé un petit équatorial sur le
toit de sa maison de Saint-Genis pour ne pas risquer de perdre un instant
d'observation! Ah, il est aussi chargé de la gestion de la bibliothèque
de l'Observatoire...
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Août 1913 : Premier numéro du Bulletin de l'Observatoire
de Lyon.
Il contient essentiellement, pour l'instant, des publicités
et de la météo. Il donne sans complexe les prévisions
journalières pour tout le mois d'Octobre; à la décharge
des météorologistes de l'Observatoire, il faut souligner
qu'ils n'hésiteront pas à critiquer sans concession leurs
prévisions en les mettant à l'épreuve des faits...
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Juillet 1914 : Dernier numéro du Bulletin, déjà...
La guerre va éclater, et les conseils agricoles que donne ce
dernier fascicule rendent un son un peu irréel. Après un
article sur la maturation de la crême, on lit par exemple quelques
conseils de saison : "... on épampre légèrement et
avec prudence la vigne à raisin précoce : il ne faut pas
que le raisin soit surpris trop brusquement par les rayons du Soleil..."
En Europe, une plus sinistre vendange se préparait...
L'Observatoire paiera son tribut avec la disparition de Jean Merlin.
L'activité ne s'arrête pas, dans le plus extrême dénuement,
grâce à de jeunes passionnés comme Henri Grouiller.
VIII - ENTRE LES DEUX GUERRES : LA MUTATION :
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1919 : Création de l'Office National de Météorologie.
Ceci marquera le déclin définitif de l'activité
météo de l'Observatoire de Lyon, à la grande fureur
du bouillant J. Mascart! Dans un de ces pamphlets dont il a le secret,
il traitera l'ONM de "sinécure pour jeunes gens ineptes et inaptes"...
On lui rend toutefois justice a posteriori car l'une des motivations
de la création de l'ONM est le développement des prévisions
météorologiques destinées à l'aviation naissante,
prévisions dont il a toujours souligné la nécessité.
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1920 : Création de l'AFOEV.
L'Association Française de Observateurs d'Etoiles Variables
est lancée par Louis Grouiller sur le modèle de son homologue
américain AAVSO. Pendant des décennies elle va assurer la
surveillance des variables irrégulières et à longue
période pour le plus grand profit de l'Astronomie. H. Grouiller
est aidé par Philippe Flajolet, et par des amateurs de talent comme
André Brun.
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1929 : Jean Dufay et Henri Grouiller : vers l'Astrophysique moderne.
L'arrivée de Jean Dufay, qui deviendra directeur trois ans plus
tard, marque un réel changement d'époque : associé
à H. Grouiller, il va introduire en quelques années la spectroscopie
et la photométrie modernes à l'Observatoire de Lyon.
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15 Janvier 1929 : J.-N. Guillaume observe le passage d'un corps devant
le Soleil.
Ce corps obscur n'a jamais été identifié, et n'a
malheureusement jamais été réobservé; il s'agissait
peut-être d'un astéroïde à orbite très
excentrique.
Le personnel de l'Observatoire vers 1925-30
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1934 : Arrêt du Grand Méridien.
Ses principaux objectifs : mesure du temps et mesure des positions
célestes sont maintenant atteints par d'autres moyens plus efficaces,
et le bel instrument de laiton et de bronze est mis à la retraite.
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1939-1945 : L'Observatoire en guerre.
Cette sombre époque est marquée par le départ
d'une partie du personnel, mobilisé ou frappé par les lois
Vichyssoises, mais aussi par un engagement actif de l'Observatoire contre
l'occupant, autour de J. Dufay.
IX - DEPUIS 1945 :
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Jusqu'à la fin des années 60 :
Jean Dufay puis Joseph-Henri Bigay profitent de la remontée
progressive des dotations budgétaires pour pratiquer une politique
-limitée- d'embauche et de développements technologiques.
Ceci permet à l'Observatoire d'occuper une position de premier plan
dans des domaines comme la photométrie photographique puis photoélectrique,
ou la photométrie infrarouge naissante (autour de Madeleine Lunel).
Les sujets d'étude associés vont de la structure galactique
(par la photométrie des étoiles O/B) aux régions de
formation stellaire et à la classification des nébuleuses
extragalactiques. Parallèlement, les recherches de spectroscopie
stellaire (étoiles Be, étoiles à raies métalliques,
novae, ...) restent un volet très actif, comme celle des variables
du centre galactique. Ce dernier point justifiera l'installation de deux
générations successives de comparateurs à éclipses
(blink microscopes).
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Le télescope de 1 mètre :
Cet instrument est installé à Saint-Genis-Laval en 1974,
et déplacé en Suisse dès 1976; il en reviendra en
1983.
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Les années 80 :
Si les travaux de spectroscopie istellaire se poursuivent, les très
rapides progrès d'un nouveau type de détecteur, le CCD, vont
en quelques années renvoyer au musée tous les photomètres
à photomultiplicateurs, grande spécialité de l'Observatoire
de Lyon! La transition sera difficile, car il n'y a pas d'intérêt
local pour ces nouveaux instruments, qui associent étude morphologique
et étude photométrique à partir de la même observation.
Seuls, peut-être, les développeurs lyonnais de l'infrarouge
sauront faire la transition, dans un domaine il est vrai encore dominé
par les aspects purement technologiques.
Ce n'est qu'à la fin de la décenie qu'une réorientation
se fera jour, avec de nouveaux thèmes scientifiques (spectroscopie
bidimensionnelle) exploitant pleinement les détecteurs CCD.
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1992-1993 : Réparation de l'Horloge Astronomique de la cathédrale
Saint-Jean.
C'est la société Desmarquest qui est chargée de
la remise en état du mécanisme, tandis que la maison Claveranne
restaure l'habillage. Celle-ci retrouve enfin son dôme détruit
par la Révolution!
X - ET MAINTENANT ?