Pour finir, nous proposons à ceux que le métier d'astronome pourrait tenter de voir comment on le devient, quelles études doit-on faire et quels sont les différents métiers de l'astronomie.
Les observatoires astronomiques professionnels recrutent
du personnel de différents niveaux pour différentes fonctions :
- des chercheurs astronomes (recrutés comme chargés
de recherche du CNRS);
- des astronomes enseignants (recrutés comme
astronomes-adjoints des Observatoires);
- des enseignants chercheurs astronomes (recrutés
comme maîtres de conférence des Universités).
Les personnels ci-dessus effectuent des travaux de recherche
évalués par des comités nationaux. Ils doivent justifier
la justesse de leur choix d'études pour obtenir les fonds nécessaires
à leurs travaux.
Les observatoires recrutent également :
- des ingénieurs;
- des techniciens;
- des personnels administratifs et de service.
Les ingénieurs participent aux projets de recherche,
à la construction d'instruments ou à la programmation informatique
des modèles numériques des observations.
Les techniciens effectuent les travaux d'accompagnement
des travaux de recherche (observations, réalisation d'expériences,
entretien des matériels).
Les personnels administratifs et de service effectuent
la gestion des fonds affectés aux recherches et toutes les tâches
nécessaires à la vie des observatoires.
Voyons les études nécessaires pour postuler à ces emplois.
Tableau des diplômes nécessaires :Bac S | Bac S | Bac S | Technicien | années après le bac : |
---|---|---|---|---|
Math sup | L1 (DEUG 1ère année) | IUT 1ère année | 1ère année | |
Math spé | L2 (DEUG 2ème année) | IUT 2ème année | Assistant ingénieur | 2ème année |
Ecoles d'ingénieurs 1ère année |
L3 (Licence de mathématiques ou de physique) | 3ème année | ||
Ecoles d'ingénieurs
2ème année |
Master 1 (Maîtrise de mathématiques ou de physique) | Ingénieur d'étude | 4ème année | |
Ecoles d'ingénieurs
3ème année |
Master 2 Recherche ex-DEA (Diplôme d'Etudes Approfondies) | Master 2 Professionnel ex-DESS | Ingénieur d'étude | 5ème année |
Doctorat: Thèse 1ère année | 6ème année | |||
Doctorat: Thèse 2ème année | 7ème année | |||
Certaines écoles d'ingénieurs 3ème année | Doctorat: Thèse 3ème année | Ingénieur de recherche | 8ème année | |
Bourse post-doctorale | Astronome-adjoint
Chargé de recherche Maître de conférence |
9ème ou 10ème année |
Voyons aussi plus précisément le cursus à suivre pour devenir astronome :
Devenir astronome professionnel nécessite des études scientifiques générales à l'Université (Licence, Master 1) ou dans une Grande École, suivies d'une spécialisation au niveau du Master 2 Recherche, ex-Diplôme d'Études Approfondies, DEA (5 ans après le baccalauréat).
Plusieurs Universités ont été habilitées à délivrer des Master d'astronomie (voir liste ci-après) lesquels sont en général polyvalents. D'autres Master (physique théorique, physique des plasmas, informatique et traitement du signal, etc...), plus spécialisés, permettent d'aborder certains domaines bien précis de l'astrophysique d'une manière plus optimum mais il faut au préalable connaître son futur domaine de recherche en astrophysique.
L'inscription en Master 2 Recherche nécessite un bon Master 1 (mention B ou TB est l'idéal) car pour 15 à 20 places possibles par Master 2, il y a jusqu'à 50 voire 70 demandes! L'expérience démontre que les élèves des Grandes Écoles (Ecole Normale Supérieure, Polytechnique, ...) bénéficient d'un a priori très favorable lors de la sélection sur ceux venant directement des universités. Le Master 2 Recherche comporte des cours et un stage de 3 mois en moyenne dans un laboratoire de recherche. La note finale tient compte à la fois des cours et du stage. Suivant la valeur de cette dernière, il est possible ou non d'obtenir une bourse de 2 ans (avec éventuellement une prolongation d'un an) d'un montant d'environ 1000 €/mois pour effectuer ensuite une thèse en astrophysique. Il n'y a des bourses que pour environ 30 à 50% des étudiants qui ont obtenu le Master 2 Recherche.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire vu le nombre d'années d'études (BAC + 8), le salaire d'un astrophysicien est relativement faible (2 fois le SMIC en début de carrière et jusqu'à au maximum 5 fois en fin). Ce point est important et doit être pris en considération ( "Vivre de Science et d'eau claire..." ). A niveau d'étude inférieure (BAC + 5) un ingénieur gagne 1,5 à 3 fois plus. Les astronomes seraient-ils des hommes de vocation ?
Il n'y a pas de profil-type ni d'activité-type de l'astronome. Cette activité peut varier entre celle d'un ingénieur instrumentaliste (conception des instruments d'observation) et celle d'un physicien ou mathématicien élaborant des théories et des modèles, en passant par celle d'un observateur spécialiste du traitement des données. Contrairement à l'activité d'un astronome amateur, il y a peu de place à la poésie et le contact avec la voûte étoilée se fait essentiellement à travers des écrans informatiques. Tous les astronomes n'observent pas le ciel! Le travail de recherche n'est pas un agréable passe temps de loisir comme se l'offre un amateur mais un très difficile travail de réflexion et de concurrence. Les plaisirs apportés par la découverte d'un nouveau phénomène sont rares mais fabuleux.
Les études pour devenir astronome commencent vraiment au niveau du Master 2 Recherche ex-DEA : on trouvera ci-après la liste des Master d'astronomie en France.
Crédit : SF2A/J.E. Arlot, IMCCE
Pour terminer, citons Pierre Léna, ancien responsable de l'Ecole doctorale d'Ile-de-France à propos du devenir des étudiants en astronomie:
"L'insertion professionnelle est, dans cette filière comme dans
bien d'autres, un moment de la vie qui n'est pas toujours aisé.
Au plus une trentaine de postes " d'astronome " sont ouverts chaque année
en France, le plus souvent par concours ; s'y ajoutent des possibilités
de carrière dans des organismes internationaux ou étrangers.
Beaucoup de jeunes, après avoir ainsi pratiqué l'astronomie
pendant le doctorat, doivent donc valoriser leur riche expérience
de la recherche, de la publication, des technologies associées auprès
d'employeurs divers. Il semble qu'ils y parviennent fort bien. A titre
d'illustration, voici quelques parcours de jeunes docteurs diplômés
il y a deux ou trois ans : maître de conférences en Université,
chargé de recherches au CNRS, chercheur à l'Observatoire
de Genève, agent de développement de nouvelles technologies
pour l'éducation en IUFM, chercheur à la SAGEM, ingénieur
chez IBM, à la SNECMA ou chez Matra Marconi, ou encore à
l'Institut géographique national, au Centre national d'études
spatiales, journaliste scientifique, directeur de Planétarium....
Comme la musique, l'astronomie ne peut être hélas ! pratiquée
professionnellement par tous ceux qui l'aiment. Au moins constate-t'on
que ceux qui l'ont ainsi fréquentée ne le regrettent pas,
et considèrent souvent, tout au long de leur vie, que ces années
leur ont été précieuses."