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Comprendre > Histoire > Observatoire de Paris V

Jean-Dominique Cassini (I)



Jean-Dominique Cassini est né en 1625 à Périnaldo, petite ville du comté de Nice alors en Italie. Après de solides études de lettres, de théologie et de jurisprudence, une grande curiosité intellectuelle le pousse vers la poésie et l'étude des mathématiques et de l'astronomie. Un riche amateur de Modène, le marquis C. Malvasia, l'invite à venir dans son observatoire. Là de nombreux instruments sont mis à sa disposition, et il peut travailler avec deux astronomes de grande notoriété : les pères Riccioli et Grimaldi. 

Par ses observations de très bonne qualité et ses publications astronomiques de valeur, il se fait bientôt un nom célèbre, ce qui lui vaut d'être nommé professeur d'astronomie à l'Université de Bologne en 1650 : il a alors vingt-cinq ans. Peu après, il est délégué par le Sénat de Bologne pour arbitrer un différent entre Bologne et Ferrare à propos de la régulation des cours du Reno et du Pô. En 1663, il est nommé superintendant des fortifications et entre au service du Pape. Sa notoriété a franchi les frontières et, en 1668, Colbert, qui recherche des savants étrangers pour la nouvelle Académie, lui offre d'en devenir membre correspondant. Il accepte. Colbert l'invite alors à venir en France pour un séjour de durée limitée afin de l'aider dans la construction du nouvel observatoire. 

Le Pape l'autorise à partir temporairement et lui conserve ses titres et émoluments. De plus, Colbert lui offre des conditions avantageuses : son voyage est payé (1000 écus), il sera logé gracieusement et recevra une pension de 9000 livres. 

 Il quitte donc Bologne en février 1669 et arrive à Paris le 4 avril. Il est reçu par le Roi quelques jours après avec une faveur toute particulière. Il participe immédiatement aux travaux de l'Académie, et il essaie de faire modifier les plans de Perrault pour mieux adapter le bâtiment aux observations astronomiques. Mais son français est hésitant, son caractère autoritaire, et sa situation privilégiée auprès du Roi font qu'il n'est pas très favorablement accueilli par certains académiciens. Pensant rester peu de temps en France, il ne fait pas beaucoup d'efforts au début pour s'adapter aux moeurs et à la langue française. Mais il est peu à peu séduit par la vie et les conditions de travail qui lui sont faites; son ambition lui fait jouer un rôle actif dans l'important programme de recherche engagé par l'Académie et, réussissant à vaincre beaucoup d'oppositions, il y gagne des collaborations essentielles. 

Dès 1671, avant même que l'Observatoire ne soit achevé, il s'installe dans l'appartement préparé pour lui, et commence ses travaux d'observation et de recherche. Malgré plusieurs rappels du Pape, il se plaît tant qu'il manifeste le désir de rester en France, et sollicite sa naturalisation, qu'il obtient en avril 1673. Devenu aveugle en 1710, il meurt en 1712 et sera inhumé à Saint-Jacques-du-Haut-Pas, sa paroisse. 

Crédit : Suzanne Débarbat