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Encyclopédie > Origine des noms VI

ORIGINE DES NOMS

Comètes

La tradition est de donner aux comètes le(s) nom(s) de leur(s) découvreur(s) (jusqu'à trois noms associés en cas de découvertes simultanées). Mais ces noms, qui sont ceux retenus par le langage et la presse populaire, ne sont pas sans ambiguïté, certains découvreurs ayant découvert plusieurs comètes. Les astronomes, avec leur souci de précision, ne pouvaient se contenter de ce système et se sont mis en tête d'immatriculer les comètes. Le système a dû être perfectionné plusieurs fois. 

1- Ancienne nomenclature des comètes

 

1-1 Le nom des comètes

 

La nomenclature des comètes est régie par l'Union Astronomique Internationale. Après confirmation de la découverte d'une nouvelle comète, on lui donne le nom ou les noms des personnes (au maximum trois) qui l'ont découverte, ou éventuellement le nom d'un satellite artificiel (comète IRAS), celui du lieu d'observation (comète Tsuchinsan, ce qui signifie Montagne Pourpre en chinois) ou celui de l'instrument qui les a découvertes (comète LINEAR). Ce nom est précédé des caractères 

P/ si la comète est périodique et si sa période est inférieure à 200 ans. Si un même observateur découvre plusieurs comètes, elles sont numérotées (comètes Shoemaker-Levy 1, 2, 3 ...). Les anciennes comètes redécouvertes gardent leur ancien nom, mais parfois lorsqu'une comète n'a pas été observée pendant de nombreux passages, on lui ajoute le nom de l'observateur qui la redécouvre (comète P/Tuttle-Giacobini-Kresak). 



1-2 Les références provisoires et définitives

 

Au moment de la découverte ou de la redécouverte d'une comète, on lui attribue une référence provisoire constituée par le millésime de l'année en cours suivi d'une lettre minuscule attribuée chronologiquement dans l'ordre alphabétique. Lorsque toutes les lettres de l'alphabet sont épuisées, ce qui se produit régulièrement depuis quelques années, on recommence à la lettre a suivie du chiffre 1 (1991a1, 1991b1 ...). Plus tard, cette référence est remplacée par une référence définitive constituée par le millésime de l'année du passage au  périhélie de la comète, suivi d'un numéro en chiffres romains représentant l'ordre chronologique des passages au périhélie des comètes dans l'année considérée (1990 XXVII, vingt-septième comète passant au périhélie en 1990). Comme certaines comètes sont découvertes après leur passage au périhélie, les références définitives sont attribuées avec un an de retard. Ainsi les références des comètes pour l'année 1990 ont été publiées en janvier 1992 (MPC 19358). Ces nouvelles références sont publiées chaque début d'année dans les Minor Planet Circulars/Minor Planets and Comets (MPC). 



1-3 Quelques exceptions

 

Certaines comètes ont reçu le nom de l'astronome qui, le premier, a calculé les éléments de leur orbite (comètes P/Halley, P/Encke, P/Lexell), la comète P/Pons-Coggia-Winnecke-Forbes a été rebaptisée P/Crommelin par une décision de l'Union Astronomique Internationale (1948). Les comètes  anciennes, à l'exception de quelques comètes périodiques (P/Halley), ne possèdent pas de nom, mais seulement une référence définitive. 

De plus, certains astéroïdes se sont révélés avoir une activité cométaire et ont été reclassifiés en comète : on a alors rajouté le préfixe P/ devant la désignation et le nom de l'astéroïde, qui obéissent à d'autres règles. 



1-4 Les inconvénients de l'ancien système

 

Cet ancien système de désignation était devenu mal commode en raison (i) du nombre de comètes découvertes chaque année qui épuisait l'alphabet, (ii) de l'observation maintenant possible de certaines comètes à courte période tout au long de leur orbite, rendant sans objet leur désignation provisoire, et (iii) de la possibilité de découvrir des comètes bien après leur périhélie, ce qui ne permettait plus de leur donner une désignation définitive cohérente. 




2- Nouvelle nomenclature des comètes

 

2-1 Le nom et le code des comètes

 

Depuis le premier janvier 1995, et suite aux recommandations de la commission 20  de l'UAI, une nouvelle nomenclature des comètes est utilisée. Cette nomenclature s'inspire de la nomenclature utilisée pour les astéroïdes.  Lorsqu'une nouvelle comète est observée elle reçoit comme référence annuelle le numéro de l'année en cours, suivi d'une lettre majuscule correspondant à la quinzaine du  mois en cours. Chaque lettre successive de l'alphabet correspond chronologiquement à un demi-mois, ainsi la lettre A correspond à la première quinzaine de janvier,  la lettre B à la deuxième quinzaine de janvier et ainsi de suite. Cette lettre est suivie d'un chiffre qui indique le numéro d'ordre de la découverte des comètes dans chaque  quinzaine, ainsi la troisième comète découverte durant la deuxième quinzaine  de janvier 1995 aurait pour référence 1995 B3. Cette référence est précédée des caractères  P/ ou C/ selon que la comète est périodique (de période inférieure à 200 ans) ou non périodique. Pour les comètes scindées en plusieurs noyaux, la lettre correspondant à chaque noyau est placée après le numéro d'ordre, séparée de ce dernier par un tiret;  par exemple P/1994 P1-A, P/1994 P1-B. Les anciennes comètes périodiques, observées plus de trois fois, reçoivent une nouvelle référence définitive qui s'écrit sous la forme : xxxP/nom de la comète, xxx  représente le numéro d'ordre de la comète, par exemple pour le troisième passage de la comète P/Wild4, on a : 1990 B1 = 116P/Wild 4.  Lorsqu'une comète est considérée comme disparue la lettre P est remplacée par la lettre D,  par exemple la comète Biela a pour référence 3D/Biela.  Plus rarement, on utilise la désignation X/ pour les comètes pour lesquelles une orbite n'a pu être déterminée. Les comètes périodiques redécouvertes ne reçoivent pas de numéro de référence annuelle.

Cette nouvelle méthode de nomenclature est plus simple que l'ancienne. La disparition de la référence en chiffres romains, et la numérotation définitive des comètes périodiques évitent une redondance des références pour les nouvelles comètes, mais l'obligation de conserver  l'ancienne nomenclature pour les comètes antérieures à 1995,  ne serait-ce que dans un but bibliographique, fait, hélas, perdre beaucoup d'intérêt à cette réforme.  Ainsi, par exemple, durant les années 1993 et 1994,  cinq comètes ont été découvertes par Mueller. Les anciennes références de ces comètes sont respectivement  Mueller 1992 XX 1993d, Mueller 1993 XVIII 1994c, Mueller 1994 I 1993a, Mueller 1994 IX 1993p et P/Mueller 5 1994 XXV 1993s. Ces références deviennent dans la nouvelle nomenclature : Mueller C/1993 F1, Mueller C/1994 E1, Mueller C/1993 A1, Mueller C/1993 F1  et Mueller 5 P/1993 W1. Comme on le voit dans cet exemple la multiplicité des références augmente les risques d'erreur. 


 

3- Listes de comètes

 

Au 3 décembre 2022, on compte 447 comètes numérotées (périodiques) et plus de 4000 autres comètes. 
On trouvera ici des liens sur : 

- la liste des comètes  périodiques classées par ordre alphabétique (on y trouve, pour chaque comète périodique,  le nom de la comète, son code dans la nouvelle nomenclature, sa date de passage au périhélie et sa période en années); 

- la liste des 147 premières comètes à courte période par ordre de numérotation(avec la date de passage au périhélie, la distance au périhélie, l'excentricité, l'inclinaison et la période); 

- la liste des comètes célèbres par ordre chronologique (comètes à longue période ou non périodiques);

- la liste des comètes s'approchant près de la Terre.

- une statistique sur le nombre de découverte de comètes

 



4- En guise de conclusion

 
  

Que faut-il retenir de tout cela ? Sans doute qu'il ne faut pas se contenter de désigner les comètes par le nom de leur(s) découvreur(s), mais l'accompagner de la désignation officielle établie par l'Union Astronomique Internationale pour éviter toute ambiguïté. Il y a eu en effet (liste non limitative) deux comètes Hyakutake, trois comètes P/Hartley, près d'une vingtaine de comètes Bradfield, plusieurs dizaines de comètes LINEAR, et plusieurs centaines de comètes SOHO !