Comprendre > Calculs astronomiques > Calendriers VIII
Le comput sert à régler le temps pour les usages ecclésiastiques, en particulier pour le calcul de la date de Pâques.
La définition actuelle de la date de Pâques est celle
définie en 325 lors du concile de Nicée. "Pâques
est le dimanche qui suit le quatorzième jour de la Lune qui atteint
cet âge au 21 mars ou immédiatement après". Le
quatorzième jour de la Lune étant le jour de la pleine Lune
et le 21 mars correspondant à la date de l'équinoxe de printemps,
cette définition est souvent traduite de la manière suivante : Pâques est le premier dimanche qui suit la première pleine
Lune de Printemps. Cette seconde définition est trompeuse car elle
laisse entendre que la date de Pâques est le résultat d'un
calcul astronomique basé sur la détermination de l'équinoxe
de printemps et de la première pleine Lune suivant cet équinoxe.
En réalité il n'en est rien, le calcul de la date de Pâques
se fait à l'aide d'un calendrier perpétuel lunaire utilisant
une Lune moyenne fictive (Lune ecclésiastique). Cette méthode
de calcul porte le nom de comput ecclésiastique.
On distingue deux computs ecclésiastiques : le comput
julien en usage jusqu'en 1582 et le comput grégorien en usage
depuis 1583. Le comput grégorien corrige certaines imperfections
du comput julien. Le comput julien comporte deux éléments : la
lettre dominicale et le nombre d'or. Le comput grégorien comporte
également deux éléments : la lettre dominicale
et l'épacte. Parfois on donne également pour le comput
julien une épacte (l'épacte julienne) qui est directement
liée au nombre d'or.
Par extension on appelle Pâques juliennne la date de Pâques
calculée à l'aide du comput julien et Pâques grégorienne
la date de Pâques calculée à l'aide du comput grégorien.
- lettre dominicale : à partir du 1er
janvier, on associe aux jours de l'année les 7 lettres A,B,C,D,E,F,G,
puis à nouveau A,B,C, etc... Dans le cas des années bissextiles
l'opération s'effectue en deux temps : jusqu'au 29 février,
auquel correspond la lettre D, et à partir du 1er
mars, qui se voit également attribuer la lettre D. La lettre dominicale
est celle qui désigne les dimanches. Si l'année est bissextile,
on donne deux lettres dominicales pour l'année, la première
est valable jusqu'au 29 février et la seconde est valable à
partir du premier mars.
- épacte : au Moyen Age:
l’épacte julienne (dans le comput julien) est l’âge de la Lune la veille du 1er janvier (31 décembre); dans le
comput grégorien, donc après la réforme grégorienne
de 1582, l'épacte est l'âge de la Lune au 1er
janvier diminué d'une unité. C'est cette définition
qui est utilisée dans les résultats ci-dessus.
L'âge de la Lune est égal à un à chaque
nouvelle Lune. Dans ces computs, on rappelle que ce n'est pas la Lune vraie
qui est utilisée mais une Lune moyenne fictive appelée Lune
ecclésiastique.
- cycle solaire (1 à 28) : rang de l'année dans
un cycle de 28 ans, (retour des jours de la semaine aux mêmes dates
dans le calendrier julien).
- nombre d'or (1 à 19) : rang de l'année dans
le cycle de Méton, de 235 lunaisons. Le nombre d'or est utilisé
dans le comput julien du calcul de la date de Pâques et il est remplacé
par l'épacte dans le comput grégorien.
- indiction romaine (1 à 15) : rang de l'année
dans un cycle de 15 ans, sans signification astronomique, cet élément
n'est pas utilisé pour le calcul de la date de Pâques.
Pour les années antérieures à la réforme
grégorienne : on donne la date de Pâques julienne, dans
le calendrier julien puis on donne la date de la Pâque juive dans
le calendrier israélite et dans le calendrier julien.
Pour les années postérieures à la réforme
grégorienne (après 1582) : on donne la date de Pâques
grégorienne dans le calendrier grégorien, c'est la date utilisée
par l'église catholique depuis 1583, puis on donne la date de Pâques
julienne, dans le calendrier julien et le calendrier grégorien,
cette date est encore utilisée de nos jours par certaines églises
orthodoxes et enfin on donne la date de la Pâque juive dans le calendrier
israélite et dans le calendrier grégorien.
Ce programme permet de calculer les dates de Pâques depuis l'an
325, époque de la définition de la date de Pâques par
le concile de Nicée. Il utilise le comput ecclésiastique
élaboré par Denis le Petit en l'an 525 de notre ère.
Ce comput est basé sur une Lune moyenne fictive suivant le cycle
de Méton. Dans ce comput, on retrouve les mêmes dates de Pâques
tous les 532 ans (19 x 28, produit du cycle de Méton par le cycle
solaire). Ce comput n'a été uniformement utilisé par
l'ensemble de la communauté chrétienne qu'à partir
de la seconde moitié du VIIIe siècle.
Les valeurs trouvées pour les années antérieures à
cette époque sont donc purement indicatives et peuvent être,
en fonction des régions et communautés chrétiennes
considérées, en désaccord avec les dates réelles
des célébrations.
De même le calendrier israélite sous sa forme actuelle
date de la fin du IVe siècle, mais
il n'a été effectivement en usage dans toute la communauté
juive que plusieurs siècles après sa création (environ
le VIIIe siècle). Donc les résultats
obtenus pour les années antérieures à cette époque
sont également purement indicatifs.
Pour avoir des données historiques pour ces époques éloignées il convient de consulter des sources historiques et de ne pas se contenter des résultats fournis par ce programme.
Crédit : P. Rocher/G. Satre/IMCCE/CNRS
cliquer ici pour avoir des explications complémentaires sur la détermination de la date de Pâques