Le télescope de 193cm.
Crédit : OHP/CNRS
Ce télescope est le plus grand de l'Observatoire de Haute-Provence
et fut longtemps le plus grand d'Europe. Sa monture a été
fabriquée par la Société Grubb Parsons à Newcastle
en Angleterre. Son poids total est de 70 tonnes dont 54 tonnes pour la
partie mobile. Son miroir a un diamètre de 1,93m. Il a été
coulé en 1939 par les Glaceries de St Gobain en France et pèse
plus d'une tonne. Il a été taillé, ainsi que les miroirs
secondaires, au Laboratoire d'Optique de l'Observatoire de Paris, sous
la direction de l'astronome André Couder. Sa mise en service eut
lieu en Juillet 1958.
La coupole, dont le diamètre est de 20 mètres, a
été construite par la Société des Forges des
Ateliers du Creusot, ainsi que la passerelle et le plancher mobile. L'armature
de la coupole est en acier et la couverture en aluminium traité
par oxydation anodique. Elle est à double paroi.
La monture du télescope est une monture équatoriale
asymétrique, appelée monture anglaise. Le télescope
est mobile autour de 2 axes perpendiculaires dont le plus grand, l'axe
polaire, est parallèle à l'axe de rotation de la Terre et
l'autre est dans un plan parallèle à l'équateur. L'orientation
de l'axe du télescope, donc la direction d'observation, est déterminée
par 2 angles. Le premier, l'ascension droite, est mesuré en heures
dans le plan équatorial, un cercle complet correspondant à
24 heures; le deuxième, la déclinaison, est l'angle en degrés
entre le plan équatorial et la direction choisie. Le pupitre de
commande qui est devant vous permet d'afficher ces angles et de pointer
automatiquement le télescope. La précision du pointage est
assurée par un programme géré par l'ordinateur du
télescope qui tient compte des différentes causes d'erreurs
possibles, en particulier des flexions mécaniques. Un système
d'ouverture et de rotation de la coupole permet d'observer la portion du
ciel pointée par le télescope.
L'image d'un astre formée par le miroir de 1,93m peut être
amenée en 3 foyers différents à l'aide de miroirs
de renvoi, mais c'est le foyer Cassegrain situé sous le miroir principal
qui est régulièrement utilisé. Le faisceau convergent
de lumière qui est renvoyé dans l'axe du télescope
par le miroir secondaire situé en haut du tube vient former une
image derrière le miroir principal percé d'une ouverture
centrale. En déplaçant le miroir secondaire on peut faire
varier la position du foyer pour y adapter divers instruments auxquels
on peut accéder facilement grâce au plancher mobile.
Les instruments équipant ce télescope, construits
et entretenus à l'Observatoire, sont au nombre de trois : Carelec,
un spectrographe équipé de réseaux interchangeables,
destiné principalement à l'étude des étoiles
et des galaxies, un réducteur focal qui permet de prendre
des images du ciel avec un choix de 3 focales, donc 3 échelles angulaires
différentes, et le spectrographe Elodie, construit avec le
soutien financier de la région PACA, dont les performances exceptionnelles
ont permis, en 1995, la découverte de la première planète
extra-solaire, autour de 51 Pegasi. Afin d'avoir la très grande
stabilité mécanique et thermique nécessaire à
la précision des mesures, l'instrument est fixe dans une enceinte
thermostatée et l'image formée au foyer du télescope
est transportée par fibre optique qui canalise la lumière
jusqu'à l'entrée du spectrographe. Ces instruments, entièrement
télécommandés par ordinateur, sont équipés
de détecteurs mosaïques de haute sensibilité qui sont
des CCD refroidis à l'azote liquide.
Ainsi l'OHP remplit, avec les observatoires multinationaux auxquels
la France participe, une importante mission de recherche dans le domaine
de cette science passionnante qu'est l'astronomie.
Crédit : C. Chevalier/J.P. Sivan/OHP, CNRS
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